Dernières décisions obtenues

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Conseil de prud’hommes de LYON – 23 mai 2024

Repositionnement conventionnel Syntec

Une salariée est embauchée le 19 août 2019 comme Responsable Réseaux Indirects, statut cadre, position 3.1, coefficient 170 de la classification Syntec. Le 1er décembre 2019, la salariée signe un avenant prévoyant sa rétrogradation à la position 2.3, coefficient 150.

 

Elle saisit le Conseil de prud’hommes en faisant valoir que ses fonctions sont restées identiques en pratique, en ajoutant qu’elle a signé l’avenant sous la pression de son employeur, alors qu’elle se trouvait toujours en période d’essai.

 

Le Conseil de prud’hommes juge que l’avenant contractuel litigieux est illicite et de nul effet, et condamne l’employeur au versement des salaires que la demanderesse aurait perçus en conservant son positionnement conventionnel initial.

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Conseil de prud’hommes de LYON – 12 avril 2024

Qualification du contrat de travail – licenciement

Un employé familial, embauché en marge d’un contrat de travail écrit, est rémunéré sur la base d’un temps partiel. Son contrat de travail est finalement rompu par SMS.

 

Il saisit le Conseil de prud’hommes en faisant valoir qu’en l’absence d’écrit, le contrat de travail s’exécute nécessairement à temps plein. Le demandeur conteste également la rupture du contrat de travail, intervenue en marge de la procédure prévue à cet effet.

 

Le Conseil de prud’hommes fait droit à l’intégralité des demandes du salarié et condamne l’employeur au versement de rappels de salaire sur la base d’un temps plein, pour toute la durée de la relation contractuelle. L’employeur est également condamné au versement des indemnités de rupture ainsi qu’à des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et rupture brutale et vexatoire du contrat de travail.

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Cour d’appel de GRENOBLE – 19 mars 2024

Prise d’acte de la rupture

L’appelante exerce comme Chirurgien-Dentiste en qualité de salarié depuis 30 ans lorsqu’elle prend acte de la rupture de son contrat de travail aux torts exclusifs de l’employeur. Elle reproche au Centre mutualiste qui l’employait de ne plus lui permettre d’exercer son activité dans des conditions acceptables, et d’avoir réduit sa durée du travail de façon unilatérale. La salariée démontre qu’elle a mis en demeure l’employeur de régulariser la situation à plusieurs reprises avant de prendre l’initiative de la rupture de son contrat de travail.

 

La Cour reconnaît l’existence des manquements de l’employeur et juge qu’ils ont empêché la poursuite de la relation de travail.

 

Le Centre mutualiste est par conséquent condamné au versement des indemnités de licenciement et de préavis, ainsi qu’à des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

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Conseil de prud’hommes de LYON – 12 mars 2024

Rupture anticipée du CDD

Le salarié est embauché comme Poseur Manutentionnaire en CDD du 3 janvier 2022 au 31 juillet 2022. L’employeur estime le salarié démissionnaire et lui adresse ses documents de fin de contrat le 6 avril 2022.

 

Le salarié conteste la rupture de son contrat de travail en rappelant, d’une part, que la démission ne se présume pas, et d’autre part, qu’elle ne figure pas parmi les cas de rupture anticipée du CDD.

 

Le Conseil de prud’hommes confirme que la rupture du CDD est intervenue en marge des dispositions légales. L’employeur est condamné au versement des salaires que le demandeur aurait perçus jusqu’au terme de la relation contractuelle, sous forme de dommages et intérêts.

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Conseil de prud’hommes de LYON – 19 janvier 2024

Rupture de période d’essai

Une salariée embauchée en qualité de Support Client voit sa période d’essai rompue 2 mois après son embauche. Elle conteste la rupture en estimant que celle-ci est motivée par son état de grossesse, et qu’elle est en tout état de cause étrangère à ses compétences professionnelles.

 

Le Conseil de prud’hommes écarte le motif discriminatoire mais retient le caractère abusif de la rupture, en jugeant que la demanderesse avait démontré la réalité de ses compétences.

 

L’employeur est condamné au versement de dommages et intérêts pour rupture abusive de la période d’essai.

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Cour d’appel de LYON – 15 septembre et 24 novembre 2023

Priorité d’accès à un emploi à temps plein

Le salarié est embauché comme Assistant régisseur à temps partiel en 2002. Il renouvelle les demandes de passage à temps plein tout au long de la relation contractuelle, en vain.

Il saisit la juridiction prud’homale aux fins d’être indemnisé du préjudice subi en conséquence de la violation de la priorité d’accès à un emploi à temps plein dont il bénéficiait en qualité de travailleur à temps partiel.

La Cour fait droit à sa demande et condamne son ancien employeur au versement de dommages et intérêts pour violation de la priorité d’accès à un emploi à temps plein. L’employeur est également condamné à indemniser le salarié au titre de la perte de chance de bénéficier des droits afférents à un temps plein.


Voir la décision (priorité d’accès à un emploi à temps plein)

Voir la décision (perte de chance de bénéficier des droits afférents à un temps plein)

Conseil de prud’hommes d’ANNONAY – 11 septembre 2023

Prise d’acte - harcèlement moral

Le salarié exerce les fonctions d’Ingénieur depuis 7 ans lorsqu’il passe sous la responsabilité d’un nouveau supérieur hiérarchique dans le cadre d’une réorganisation de l’entreprise. Ses conditions de travail se dégradent soudainement en raison des méthodes de management utilisés par son nouveau N+1.

 

Le salarié prend acte de la rupture de son contrat de travail aux torts exclusifs de son employeur en estimant avoir été victime de harcèlement moral. Le Conseil de prud’hommes reconnaît l’existence d’une situation de harcèlement moral et considère que la rupture doit produire les effets d’un licenciement nul.

 

Le demandeur obtient le versement des indemnités de rupture, outre dommages et intérêts pour licenciement nul et exécution déloyale du contrat de travail.

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